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Le choix d’un affixe est important pour tout éleveur. Dans mon cas j’ai souhaité manifester mon attachement à mes racines :‘On est bien dans le pays où on est né, et en même temps permettre la localisation géographique de l’élevage. Le pays Pagan existe, pays tonique entre Manche et Océan, que je vous propose de découvrir sur cette page. Il est vrai que ce vocable n’est pas très usité, on lui préfère des appellations plus adaptées à la communication moderne, à l’appel touristique.
Je vous invite au pays Pagan là où la légende, le mythe, la tradition, l’histoire, confondent leurs frontières pour notre émerveillement.

A PROPOS DU MOT 'PAGAN'.
Au dictionnaire BRETON - FRANCAIS de Laurent Stéphan et Visant Seité:

pagan: païen Pagan: habitant du pays Pagan.

Au dictionnaire anglais:

pagan: 1 - person who is not a believer a - in any of the chief religions of the world. b - old use in Christianity
2 - (used esp. of the ancient Greeks and Romans) a person who believes in many gods.
Les extraits qui suivent proviennent de l'ouvrage d'Yvon GAC
'GUISSENY - HISTOIRE D'UNE COMMUNE AU COEUR DU PAYS PAGAN'.
Avec l'aimable autorisation de l'association 'Spered Bro Gwiseni'

Nous avons, dans le titre de ce livre placé Guissény ’au coeur du pays pagan’, mais les limites de Bro Pagan ou Lan Pagan ne sont pas faciles à déterminer et changent selon les auteurs.
D’après Michel de Mauny, ‘pour les Lesnevinois, le pays Pagan se réduit aux quatre communes bordant la mer : Guissény, Kerlouan, Plounéour-Trez (y compris Brignogan qui n’en fut détaché et érigé en paroisse que le 7 juin 1935) et Goulven’.
Pour Pol de Courcy, le pays est un plus étendu, depuis Treflez à l’est jusqu’à Plouguerneau et l’embouchure de l’Aber Wrac’h à l’ouest. Si la mer constitue naturellement la limite nord, en revanche la limite sud est également très floue, ne dépassant pas la frange littorale :
pour les Guisséniens,’ceux de l’Arvor, de la côte, sont seuls des Paganiz, ceux du bourg et de l’intérieur étant des Léonniz’.

 
L'Aber Wrac'h
Aber Wrac'h
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Cote des légendes
Côte des Légendes
 
La plus ancienne mention connue (semble-t-il) du mot ‘pagan’ dans un document historique figure dans un acte de baptême, daté du 24 juin 1672 :
Jan, fils légitime et naturel d’Alain Uguen pagan et Marie Uguen sa femme, fut né et baptisé le …
La délimitation du pays pagan est toujours d’actualité aujourd’hui mais plutôt pour des raisons touristiques car il est désormais important, pour les communes, de se rattacher à un ‘pays’.
En cette fin de XXè siècle le pagus gaulois est ainsi remis à l’honneur. Ainsi notre commune de Guissény forme avec ses voisines la ‘Côte des Légendes’, associée dans une communauté de communes au Pays de Lesneven. La principale de ces ‘légendes’ est sûrement celle des naufrageurs.

LES PAGANIZ : des naufrageurs ?

Au XIXème siècle, la bourgeoisie brestoise considère avec condescendance la campagne environnante dont elle méconnaît la vie profonde et en général ignore la langue :
‘C’est ainsi que, parmi les paysans bas-bretons, ignares et grossiers, livrés à la ‘superstition’, elle tient en particulier méfiance et parfois en abomination, les naturels du Pays Pagan (le Lan ar Pagan, qui s’étend de la baie du Vougot, à l’Ouest, et celle de Goulven, à l’est, comprend les paroisses de Guissény, Kerlouan, Brignogan et Plounéour-Trez).
Sans doute leurs ancêtres avaient-ils provoqué des naufrages lorsque la Providence ne les suscitait pas elle-même ; mais s’ils demeuraient encore, et si leurs descendants demeureront longtemps après eux, experts accomplis dans l’art de réduire une épave à la plus sommaire des carcasses, ils n’étaient tout de même plus, au début du XIXème siècle, ce que la couleur locale allait bientôt exiger qu’ils demeurent (le thème, très romantique, du naufrageur était déjà couramment traité sous Louis Philippe)’

 

 

 

 

Bateau de pêcheur
Pays Pagan
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Cote des naufrageurs
Une cote tourmentée
Si les Guisséniens ne furent sans doute pas des naufrageurs, il est en revanche incontestable que leur réputation de pilleurs d ‘épaves n’est pas usurpée et que cette tradition remonte loin dans le temps pour se prolonger jusqu’à nos jours !
Le droit de bris (ou droit de lagan, ou perçois de mer, ou le pense) appartient aux Ducs de Bretagne au Moyen Age comme droit régalien , mais leurs vassaux du littoral en usaient par concession ou par usurpation. Il en fut ainsi du Vicomte de Léon : en vertu du droit seigneurial, toute cargaisons de marchandises jetées sur le littoral Lesnevien (des grèves de Tréflez à celles de Plouguerneau) devenaient propriétés exclusives du châtelain de Lesneven.
Ce droit était particulièrement cher au seigneur du lieu, si l’on s’en rapporte aux déclarations d’un certain Hervé, vicomte du Léon qui, du doigt, désignant un groupe de rochers du littoral – Kerlouan vraisemblablement – s’écria :
<< Voilà une pierre noire que je n’échangerais pas pour tous les diamants de toutes les couronnes du monde>>.
Les habitants de ces littoraux qui menaient une vie difficile et avaient l’habitude de se battre avec les éléments marins pour récolter le goémon, voyaient arriver les débris des naufrages comme une bénédiction. <<Cette culture littorale se fonde dur un raisonnement simple : tout ce que la mer apporte aux découvreurs s’apparent à une cueillette naturelle pour des individus qui ne possèdent pas grand chose>>. Lorsqu’un naufrage était connu, la population arrivait de toutes les paroisses voisines…
L’ntérêt des pilleurs se concentrait sur trois marchandises principales : le bois, les vêtements et l’alcool. Les violences envers les équipages sont en général limitées : les pillards portent secours aux rescapés, du moins lorsque ceux-ci ne cherchent pas à s’opposer au pillage.

 

Une mer dure mais généreuse
La mer, généreuse

 


La tradition du pillage était profondément ancrée dans la mentalité des populations du pays pagan comme en témoignent ces dictons et cette profession de foi prêtée aux gens de Guissény, selon Michel de Mauny :

Lec’h ma dremen ar Pagan
Atao e daol e graban
  
Partout ou passe le Pagan
Toujours il lance sa main crochue

Paotred Gwiseni
Paotred ar c’hill krok

Gars de Guissény,
Joueurs de perche à crochet (pour tirer à sec les épaves)

 

La profession de foi dit ceci :

Avel uhel, avel Nord
A zigas ar pense d’ar bord
Ha me araok
Da c’hoari va paotr
Ha pad-agenn d’ar grouk
Teio eun tortad war
Va chouk
 
Le vent haut, le vent du Nord
Amène les épaves à la côte
Et moi d’y courir
Pour y faire mon beau diable
Et même si je devais être pendu
J’emporterai mon faix (de butin)
Sur mes épaules