3 – Un bond en avant.
3.1-Objectifs et règles de conduite. | 3.2-Le down. | 3.3-La chasse. | 3.4-La quête. | 3.5-La boîte d’envol. | 3.6-En résumé. |

3.1- Objectifs et règles de conduite.

Encore une fois je répète que ma démarche s'applique bien aux chiens nés fin mars, début avril. Leurs sept mois coïncident avec l'ouverture de la chasse, et à la fermeture en fin février la passion sera là ou ne sera jamais. Ensuite les blés de printemps vont permettre de passer à la quête. Au fur et à mesure des affrontements vont se produire, il faut en sortir avec une autorité renforcée, le down absolu peut y aider. Le programme de cette période de débourrage s'étale d'octobre à juin et pour l'essentiel prends en compte les objectifs suivants :

- Développer la passion par la chasse.

- Canaliser cette passion à temps.

- Exiger une parfaite exécution du down

- Commencer à conduire la quête

- Engager la sagesse à l’envol

3.2- Le down.

A la fin de la période d'éducation décrite plus avant, votre chiot obéit mais il lui arrive d'être distrait et au lieu de répondre à vos 'Viens' répétés, il reste parfois s'amuser dans les massifs du jardin. Il va falloir lui faire comprendre qu'il doit obéir le down bien enseigné a beaucoup de vertus.

Il est vrai qu’il n’a pas une grande utilité en chasse pratique, mais pourtant je dresse mes chiens à ce garde-à-vous militaire pour plusieurs raisons.

Une bonne position du chien au down, en sphinx, la tête collée au sol et non dans l'attitude d'un chien couché qui se relaxe, est un chien soumis qui peut se concentrer sur la leçon qui commence. Une bonne exécution doit permettre de disparaître de la vue du chien pendant 5 minutes, chrono en main, sans qu'il bouge. Donc il va falloir progresser en distance et en durée. Au début 3 leçons bien appuyées par jour lui feront comprendre qu'il a changé de classe.

L'exécution immédiate et sans délais de cet ordre, partout à tout moment, va assouplir votre élève et le rendre de plus en plus attentif à votre voix, au sifflet, au geste, parce que l'exécution instantanée est exigée dans les trois modes.

Outre l’obéissance, la pratique répétée de ce mouvement va le rendre habituel et d’exécution facile pour le chien. Il se peut que dès ses premiers arrêts il adopte une position couchée. L’apprentissage du down ne peut que renforcer cette disposition.

Enfin dans l’apprentissage de la sagesse j’utilise le down. Nous verrons de quelle façon quand nous arriverons à cet aspect.

Une règle d’or : pendant toute la période d’apprentissage ne commandez pas de down si vous n’êtes pas sur d’être obéi et de ne pouvoir sévir de suite.

3.3- La chasse.

A partir de six mois je prends certains jours un jeune chiot qui va accompagner un chien confirmé. Vous le savez, tout peut arriver, le meilleur comme le pire. Ce que je redoute le plus vient des lâchers de faisans quelques jours avant l'ouverture. Le danger est que le jeune chien puisse en attraper un. Il est sur que si cela se produit une fois, il essaiera de recommencer à l'occasion suivante. Ce risque se retrouve aussi dans les concours locaux avec du gibier endormi.

La périodicité des sorties est fonction de l’évolution que je constate. Cette évolution est la conséquence directe des expériences bonnes et mauvaises que le chien peut connaître. Mutin a arrêté sa première bécasse un 2 novembre le jour de ses 7 mois. Dans la même saison il a eu dix rencontres ! Cette année les bécasses sont rares et pour les jeunes chiens c’est un handicap.

En fin de chasse la passion du chien est fonction de sa saison, du nombre de sorties, des occasions. Plus l’engagement du chien est élevé et plus il y a de travail pour le canaliser. C’est la problématique à résoudre pour conserver au chien dressé toute sa vitesse et de brillantes allures.

3.4- La quête.

C'est donc vers mars que je commence à diriger la quête de chiots qui arrivent à leur premier anniversaire. Il faut faire les sorties par une bonne brise bien établie, ici le vent d'Ouest dominant est le plus favorable. Une pâture d'un demi-hectare à un hectare bordée de talus est ce qui me convient le mieux pour commencer.

Habituellement le jeune chien libéré esquisse des débuts de lacet. J’essaie de le guider par des relances. Parfois le chien a déjà de l’entreprise et s’élance avec fougue. Je me concentre sur lui au moment ou il va arriver au talus, Il va tourner nécessairement, tant mieux si c’est à bon vent, mais ce n’est pas l’important pour le moment. Ce que je surveille c’est l’inflexion de sa ligne de dos qui me dit qu’il commence son virage alors là ‘tut tut’ de suite, répété une fois ou deux. Le chien a tourné, il me voit, je lui tourne le dos et je me dirige en courant sur quelques pas vers le talus opposé. Quand le chien passe à ma hauteur je lui indique la direction bras tendu avec des ‘allez’,‘allez’, qui l’encouragent à poursuivre

Je viens de décrire un exercice idéal, hélas c’est rarement comme cela. Le plus souvent le chien est désordonné, fait des pointes en avant, s’évapore dans le paysage etc…Il va falloir sévir dès la prochaine leçon. Je recherche un champs plus petit toujours avec des talus. Dès que le chien fait un écart par rapport à la trajectoire prévue, un coup de sifflet long lui commande le down. Je relance et je recommence aussi souvent que nécessaire, une pointe, down ! Maintenant sur ma relance quand le chien arrivé au talus, amorce son virage, je lance un début de coup de sifflet qui commence comme le down mais un peu moins long suivi du ‘tut tut’. Comme je viens de lui faire exécuter plusieurs down le chien est attentif et mon coup de sifflet le met en alerte, il est tout heureux d’entendre le ‘tut tut’ qui suit.

Il faut beaucoup de sorties pour mettre la quête d’un chien au point et qu’il se livre bien sur une parcelle de 5 hectares par exemple. Tous les parcours se font à vide sans gibier pendant une longue période. La mise en présence va se faire ailleurs et d’une manière contrôlée.

3.5- La boîte d’envol.

J’utilise une boîte d’envol pour apprendre au chien à respecter sans bouger le départ du gibier.

Le jeune chien a déjà arrêté des pigeons placés dans des boîtes de grillage. Le premier contact avec la boîte d’envol doit se faire en douceur. En effet le bruit de l’ouverture peut traumatiser le chien et le conduire au blink, on a provoqué une association malvenue chez l’élève. Souvent je conduis le chien au cordeau long, dans le pré où il avait l’habitude d’arrêter les pigeons. Si il prends un pose d’arrêt assez loin de la boîte, c’est bien, je déclenche assez vite et je laisse le chien poursuivre. Si le chien s’approche trop de la boîte je le reprends au cordeau pour le ramener sous contrôle, à bonne distance je libère l’oiseau et le chien. Il faut que le chien soit accoutumé au bruit du départ et n’en éprouve pas de crainte avant de commencer à le contraindre, ce qui va venir évidemment.

Pour ces exercices je passe le cordeau court au chien. Maintenant, c’est à dire après 4 à 5 leçons sur une période de 2 semaines, dès que le chien arrive dans le pré il se doute de ce qui va se passer et aussitôt libéré il recherche le leurre et prends la pose d’arrêt. Pour commencer la sagesse voici comment je procède. Le chien étant à l’arrêt je me place face au chien, de l’autre côté de la boîte dans l’axe. Je lève les deux bras, mon ‘down’ au geste. Dans une main je tient la télécommande. Je siffle le ‘down’ et juste AVANT la fin du coup de sifflet long je libère l’oiseau. Parfois surpris le chien ne bouge pas, récompense, caresses,  c’est gagné et çà ira vite. Si le chien est parti, au retour je le place à son arrêt et je lui impose le down. Les progrès sont rapides habituellement.

3.6- En résumé.

- La préparation de mon chien est-elle suffisante pour l’obtention du TAN ?

- Pour une sélection en Coupe de France du CSA ?

- Qu’en pensent les amateurs à qui je l’ai montré en action ?

- A-t-il le profil pour envisager une participation aux fields de printemps ?

- Serait-il plus indiqué d’en faire un chien de chasse ?

- haut de la page -

4 – Bond ou pas bond.

4.1- Grand chasseur. | 4.2- Vive le printemps. |

Le dernier bond dépend effectivement des réponses au bilan précédent qui évalue le chien à quinze mois environ. Tout n’est pas encore définitif et j’ai plusieurs exemples de jugements erronés, portés à cet âge, par des personnes parmi les plus qualifiées de ce pays. Mais enfin il faut bien peser ses patates. La grande question porte sur l’orientation à décider pour la suite.

4.1- Grand chasseur.

Dans cette hypothèse je considère que la préparation est suffisante pour aborder la prochaine saison de chasse. Si besoin je travaille le rapport car en chasse pratique il est indispensable d’avoir un compagnon qui fait tout pour retrouver la pièce tombée. J’ai horreur de laisser un gibier sur le terrain. L’acte de chasse doit avoir une conclusion cohérente, c’est indispensable.

Le chien est bien préparé pour les découvertes qu’il va faire et sans doute cette seconde saison, la première comme adulte, aura un caractère initiatique. A la troisième saison tout va bien habituellement.

4.2- Vive le printemps.

Si la grande aventure du printemps est jouable. Je présente le jeune chien au field d’été qui se déroule à Telgruc dans le but de le mettre en situation et aussi de recueillir l’avis des juges qui ont généralement un bon coup d’œil. Au bout du quart d’heure, ils savent vous dire ce qu’ils ont vu de bon, et aussi ce qui ne va pas. A partir de là il faut gérer jusqu’à la saison prochaine. Pour ma part je confie le chien à Yves Joncour, dresseur professionnel à Callac. A l’extrême pointe de Bretagne il n’existe plus de perdreaux sauvages, il faut donc aller les chercher ailleurs. Le travail d’Yves Joncour va porter sur la sagesse, le respect de pigeons n’est pas la sagesse devant des oiseaux sauvages ! puis il s’attache à régler la quête en étendue et en profondeur, bref tout ce qu’il faut pour conduire l’espoir de l’élevage à la timbale !

Ce travail se fait en Espagne ou il part chaque année pour trois semaines avec les chiens qu’il va présenter aux épreuves de printemps à son retour.

5 – Fin de parcours.

Comme en field nous sommes en fin de parcours. Le web est un nouveau moyen de communication qu’il nous faut domestiquer. Il m’a été difficile de tenir l’équilibre entre le trop et le pas assez. Je n’ai pas parlé du rapport, qui pourtant est un point de dressage qui mérite beaucoup d’attention. Peut-être que lors de votre prochaine visite sur le site ce manque sera comblé.

A bientôt.

- haut de la page -